La suite...
Pour les soldats allemands, l’arme sous-marine fut incontestablement la plus meurtrière de la seconde guerre mondiale : 30 000 des 40 000 sous-mariniers périrent en mer.
le U-455 de la baie de Gênes
Septembre 2014
Notre groupe de plongeurs passionnés d’épaves entend parler de ce sous-marin depuis sa découverte notamment par Gilles, habitué du club de Lorenzo. Nous avons pris contact quand nous avons estimé que nous étions prêts. 120 mètres ça se prépare ! Les échanges de mails sont nombreux. C’est Stéphane qui s’en charge. Nous avons rencontré Lorenzo en octobre 2009, lorsqu’il est venu plonger le Focke Wulf du lac du Bourget. Le fait que nous soyons habitués à l’eau froide, à l’absence de lumière et à la profondeur de 109 mètres rassure l’équipe du club sur nos compétences. Des dates sont fixées fin août et début septembre. Il vaut mieux prévoir les caprices de la mer. Et nous avions raison car pour la première date retenue, c’est une véritable tornade qui s’abat sur la région. La mer est démontée, des minis cyclones transforment ce paysage majestueux en véritable cauchemar. Quelques jours plus tard, le calme revenu, Grenoblois et suisses avons rendez-vous directement à l’hôtel Best Western Aéroport de Gênes. Lorenzo a passé un accord avec l’établissement : confortable et proche du centre : idéal ! La météo du weekend semble parfaite pour ce genre d’immersion. Le jeudi nous avons prévu de nous mettre à l’eau sur le Haven, histoire de reprendre contact avec la mer que nous n’avons pas vu depuis quelques temps. Pas de surprise : l‘eau est chaude, sans courant, claire et la visibilité est fantastique, de l’ordre de quelques dizaines de mètre ! Du pur bonheur. Nous sommes donc fin prêts pour aller rendre visite le vendredi au sous-marin. En partant le matin, le vent souffle et en passant Gênes nous rencontrons une mer déjà bien formée… il est temps de faire demi tour se mettre à l’abri. Lorenzo nous propose une autre épave : la Nina. Reposant par 110 mètres de fond, elle est recouverte de filets et de fils de pêche… l’ambiance est sombre et lugubre. Nous rentrons nous préparer de nouveau pour le lendemain sans une certaine frustration : le sous-marin se fait désirer. La météo du lendemain semble tout à fait différente. En effet, le vent tombe dans l’après-midi. Le samedi matin nous voilà donc repartis. Cette fois nous sommes fin prêts, l’épave de la veille nous a boosté l’envie de voir le fameux U-455. Cette fois la mer est lisse, le ciel bleu. Nous faisons route vers le lieu du naufrage. D’ailleurs si le lieu est connu, les circonstances le sont moins. Le U-455 exécutait dans les eaux de Ligurie, sa dixième mission.
Le 6 Avril 1944, le U-455, sous-marin allemand de la Kriegsmarine interrompt de façon définitive ses liaisons radio dans le golf de Gênes... Juillet 2005, Lorenzo Del Veneziano, un plongeur génois renommé pour ces plongées profondes, découvre une épave au large de la Spezia par 120 mètres de fond. Le U-Boot n’est pas posé à plat sur le fond mais pointe sa proue vers la surface comme pour la rejoindre…
Le U-455 repart le 6 janvier 1944 en direction de Gibraltar pour tenter de regagner Toulon. Le détroit est gardé et surveillé jour et nuit par les anglais. Neuf sous marins allemands ont été coulés et dix ont fait demi-tour. Dans ce contexte et au vu du trafic ennemi, le commandant décide de passer de nuit en profitant des courants de l’Atlantique qui pousseront le navire. Les diesels sont à l’arrêt. Les moteurs électriques tournent au ralenti. Les déplacements sont minimisés afin d’éviter le moindre bruit. Le silence règne dans le navire. Après 40 heures de plongées le U-455 fait surface. L’air est irrespirable et les hommes sont au bord de l’asphyxie, tant l’oxygène manque. Mais tous sont vivants ! Il arrive à Toulon le 3 février. C’était là, la neuvième mission du sous marin. Il repart de Toulon le 22 février pour sa dixième patrouille de guerre. Sa mission : attaquer le trafic maritime ennemi au large des côtes italiennes. Après plusieurs combats sans succès, il est lui-même l’objet de plusieurs contre-attaques par mer et par air. Le 2 avril, il patrouille au large des côtes d’Alger où il communique par radio. Se sentant trop menacé, il demande à changer de zone d’opération. C’est au cours de la navigation qui doit le mettre à l’abri du danger que les autorités militaires perdent sa trace le 6 avril 44. A-t-il été victime d’une attaque aérienne, d’un destroyer ou d’une mine ?
 
La Comex et son mini sous-marin, le Minibex a prêté main forte aux experts afin de déterminer les causes du naufrage. Le périscope d’attaque est légèrement sorti, le sous marin naviguait donc près de la surface. Il est fort probable que le commandant du sous marin, n’étant pas informé de l’existence des champs de mines de cette région, ait été victime d’une mine de son propre camp.
Sur les 62 U-Boote envoyés en méditerranée par l’Amiral Donitz, aucun ne reverra l’Atlantique.
L’amiral Donitz qui vient rencontrer tous les commandants afin d’entendre le récit heure par heure de leur séjour en mer, nomme le 22 novembre 42 un nouveau commandant. Plus zélé, Hans-Martin Scheibe souhaite la fameuse croix de Chevalier ! La guerre prend une tournure inattendue. Les alliés ont compris que les sous-marins peuvent faire basculer l’issue de la guerre. Ils pilonnent, grâce à l’aviation,  les bases de Brest, Lorient, la Rochelle et Saint Nazaire et tentent d’empêcher la sortie des loups gris. C’est lors de sa septième mission, pour rejoindre les côtes américaines que le U-455 est attaqué par l’aviation américaine. Le 4 Octobre 1943, repéré par le lieutenant L.R. Stearns, aidé de trois autres avions alors qu’il se réapprovisionne en  vivres et en carburant auprès d’un sous-marin de ravitaillement le U-460, a juste le temps de quitter la surface. Ce ne sera pas le cas du U-460, un U-boat de type XIV, surnommé "vache à lait". Le sous-marin qui a survécu rentre à Lorient, le kiosque a subi des dégâts. Les nouvelles sont mauvaises et les fêtes qu’engendrait le retour des héros ont perdu de leur goût. Les ports de Méditerranée tenus par le Général Rommel cèdent et l’Amiral Donitz repositionne ses U-Boote.
Parti des chantiers de Kiel le 15 janvier 1942, il fait route au nord pour sa première mission. Il s’agit d’un sous-marin de type XII-C. Seul le capitaine connait la destination : le nord des côtes norvégiennes. Hitler est persuadé que c’est ici que les alliés vont débarquer et ainsi couper l’Allemagne de ses approvisionnements en minerais de fer. Il patrouille de l’Islande à la Norvège, accoste à Stavanger, puis Bergen en Norvège. Le 28 Février 1942 le tableau de chasse est toujours vide. Le 21 mars, le commandant, le lieutenant Hans-Heinrich Giessler est rappelé par l’amiral Donitz et doit rejoindre le port de Saint-Nazaire, véritable forteresse de béton : 14 alvéoles pouvant contenir jusqu’à vingt sous-marins. Avec Brest, la Rochelle et Lorient, toutes tenues par les forces allemandes, elles constituent les bases sous-marinières de l’Atlantique. Le U-boot entre dans le port le 30 mars, sans avoir tiré une seule torpille. A ce moment de la guerre, l’Angleterre est ravitaillée en vivres et en soldats grâce à des navires lourdement chargés. Ils sont des proies faciles pour les sous-marins, qui se déplacent en meute, d’où leur surnom de loups gris. 6 mois que les Etats-Unis sont en guerre et déjà 500 navires coulés, c'est-à-dire 3 millions de tonnes ! Le U-455 prend part sur ce théâtre d’opération et coule le 3 mai 1942 son premier navire : le British Workman, 6994 tonnes au large de Cape Race, à Terre-Neuve au Canada. Mais c’est à son tour d’être attaqué, une semaine plus tard par un croiseur qui l’a repéré en surface. Il échappe aux 39 grenades et retourne à sa base. Sur le retour, le 11 juin 42, il coule un second navire de 13 900 tonnes, le Geo H. Jones au nord-est des Açores. Il arrive à Saint-Nazaire le 16 juin.
A terre les sous-mariniers bénéficient d’un traitement de faveur. Ils sont logés dans les hôtels de la Baule ou dans des camps à la campagne. Ils vont à la plage, aux cabarets, font du sport. Durant cette escale de deux mois, le sous marins est bien sûr entièrement révisé, repeint, réarmé. Sa prochaine mission est plus complexe en raison de l’évolution de la navigation des bateaux des forces alliés qui ne naviguent plus qu’en convois afin de se protéger. C’est ainsi que le sous-marin va passer des semaines à les observer sans pouvoir intervenir. Parti le 22 août, il rentrera le 28 octobre, soit un total de 68 jours en mer. En route, le lieutenant Hans-Heinrich Giessler apprend qu’il est papa, il vient d’avoir un fils. L’humeur n’est pas à la guerre. Le tableau de chasse est vide.
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