mars 2011
Destination Sibérie
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Les Bouriates,
 
Les Bouriates, dont la population s'élève actuellement à 436 000, sont le plus important groupe éthnique minoritaire de Sibérie où ils sont principalement concentrés dans leur région d'origine : la République de Bouriatie. Les Bouriates sont une ethnie mongole ; ils partagent beaucoup de points communs avec leurs cousins, notamment l'élevage nomade et la yourte comme habitat traditionnel. Aujourd'hui, la majorité des Bouriates vivent à et autour de Oulan-Oude, la capitale de la république, bien qu'ils soient encore nombreux à vivre plus traditionnellement dans la steppe. Leur langue est la langue bouriate.
 
Le terme Buriyat est mentionné pour la première fois dans des écrits mongols de 1240. L'identité des tribus et des groupes se vit consolidée sous les conditions de l'État russe. En plus des authentiques tribus bouriates-mongoles (Bugalat, Khora, Ekhirit, Khongodor) qui ont fusionné avec les Bouriates, ils ont aussi assimilé d'autres groupes, comme des Oïrotes, des Mongols Khalkha, des Toungouses (Evenks) et autres. Le territoire fut annexé avec son peuple par la Russie à travers deux traités en 1689 et en 1728, quand les territoires des deux côtés du Lac Baïkal furent séparés de la Mongolie. Du milieu du XVIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle, la population bouriate est passée de 27 700 à 300 000.
Il y a des destinations dont on a entendu parler, certains y sont même déjà allés ! Mais il est clair que les touristes, voire les plongeurs, en partance pour ces pays-là se bousculent moins que pour les eaux chaudes de la mer rouge… et pourtant c’est bien là que nous sommes allés tremper nos palmes il n’y a pas si longtemps…
Didier Noirot qui a arpenté toutes les mers du globe depuis de nombreuses années, tout d’abord à bord de la Calypso puis comme cameraman indépendant, décide d’organiser en petit comité, une virée chez les soviets. Il sait que les lacs, notamment ceux du Bourget et du Léman, sont nos terrains de jeu et que les températures des eaux lacustres sont, à quelques degrés près, identiques…  Un coup de téléphone, une réflexion de quelques minutes pour le feu vert et l’aventure débute… Effectivement les choses ne sont pas simples pour rendre visite aux eaux limpides du lac Baïkal… La demande de visa est déjà une épreuve ! Nous serons donc six à partir : Corinne tout d’abord, compagne de Didier, Alexis et Jean-Do, qui connaissent bien Corinne et enfin Alex et mézigue. Bien sûr nous sommes tous plongeurs ! Nous avons un peu plus de deux mois pour préparer notre départ. Les quelques renseignements disponibles sur les conditions météorologiques en ces contrées pour le moins reculées nous indiquent que la température extérieure sera sans doute voisine de –30 degrés… Il va falloir prévoir des vêtements chauds !! Pour cela grâce à une collègue de travail d’Alex, nous ferons revenir du Canada, l’Arme absolue : la CANADA GOOSE modèle EXPEDITION. Une fois sur place, nous n’avons pas regretté une seule seconde, notre investissement. La canadienne tient ses promesses ! En ce qui concerne la plongée les conditions sont sensiblement les mêmes que dans nos lacs, au pire 0 degré. Rappelons que l’eau du Bourget est à 4 degrés en hiver ! En raison du poids, nous ne pourrons pas emporter nos machines. Nous plongerons donc à l’air, en circuit ouvert… Alex décide,  pour des questions de sécurité, d’opter pour le harnais sidemount, simple pratique, léger et très efficace !! Je le suis dans cette décision. Effectivement c’est beaucoup moins lourd qu’une stab, environ un kilo. Nous ferons préalablement des tests et nous apercevrons qu’il va falloir, là-bas, beaucoup de plomb…
 
Pour le jour du départ nous avons loué un minibus pour nous rendre à Paris Charles de Gaulle. Le passage en douane est, pour le moins  délicat en raison du matériel vidéo de Didier et de mon matériel photo. Mais après une bonne demi-heure, je finis par passer. Nous serons à Moscou en deux heures, avec un décalage horaire d’autant… La neige autour de l’aéroport, le froid et l’écriture cyrillique nous conforte, s’il en était encore besoin : nous sommes bien en Russie. Un peu d’attente, un passage en douane pour Didier et nous voici à l’embarquement pour notre destination finale : Irkoutsk (prononcé : Irkoutsk !). Il nous faudra cinq heures pour enfin nous poser en territoire sibérien ! Nous avons pu dormir à bord de ce vol Aeroflot (merci aux Stilnox). Nous sommes partis de Grenoble à 6 heures et il est 10 heures du matin le lendemain quand nous sortons de l’aéroport… Etonnant, non ?! (départ samedi / arrivée dimanche – voyage à l’opposé de la rotation terrestre – à l’inverse du Paris New-York en Concorde…).
 
La visite de la ville s’impose ! La rivière Angara, gelée en cette période de l’année, la traverse. D’une largeur de 580 mètres, c’est le déversoir du lac Baïkal situé à 66 km. C’est une des promenades favorites des habitants. C’est dimanche, la ville est en effervescence pour fêter la fin de l’hiver, le début du printemps…. Heureusement, car il ne fait pas franchement chaud… Nous nous rendons sur la place où, un peu comme chez nous, l’hiver, sous la forme d’une énorme statue en papier sera dans un moment brulée. Les habitants passent sous un porche censé porter bonheur… Nous préférons nous régaler de brochettes… Le décor est bien évidemment russe avec des chœurs de chanteurs : pas de doute nous sommes bien en Russie !!
 
La nuit sera courte, il nous faut rallier notre base sur l’île d’Olkhon (prononcer Olrone) et partir tôt !
 
La route est parfaitement rectiligne : derrière nos vitres, la buée se transforme rapidement en glace nous privant des paysages de taïga absolument incroyables. La neige est soufflée par le vent…parfois au loin, nous apercevons quelques animaux : des chevaux nous rappellent que des gens vivent ici. Des gens différents, durs, au caractère bien trempé et à la résistance incroyable ! Peut-être sont-ils comme nous mais prennent-ils leur condition comme une évidence, comme normale ? Il est certain qu’au fil des générations, ils ont su s’adapter et adapter leurs vies et leur habitat au climat rude de cette partie du monde. Les défaites Napoléonienne et allemande en 43 deviennent évidentes… comment résister à une hostilité pareille… Après un arrêt improbable pour se restaurer d’un repas bouriate traditionnel dans un petit café au bord de la route, nous arrivons en vue du lac… près de quatre heures de route. Le second arrêt pour remercier les Dieux se fera sur la glace du lac… Le chamanisme est ici encore très présent. Selon la mythologie chamanique, le chamanisme naquit avec la création de l'univers et le premier chaman fut le Fils du Ciel. L'un des derniers fiefs du chamanisme fut l'île d'Olkhon. C'est sur cette île, au milieu du Baïkal qui était considérée comme le centre sacré du monde septentrional chamanique, que fuirent plusieurs chamans lors des persécutions organisées par les lamas de l'époque de Gengis Khan. La première bouteille de Vodka de notre voyage permet donc de porter un toast… enfin, une série de toast…  Pour rallier l’île nous roulons sur la glace, l’été des bacs permettent de traverser. L’inquiétude est perceptible sur chacun de nos visages…la glace va-t-elle tenir… pas de crainte à avoir : 1,20 mètres de vitre se sont formés. La transparence permet, sur les bords du lac, de voir les cailloux du fond de l’eau… Nous arrivons à notre base dans l’après midi pour nous installer dans une datcha traditionnelle, construite en rondins de bois. Les plafonds sont bas : nul doute, dehors, il doit faire froid la nuit ! Mais le chauffage de la chambre, un ingénieux foyer fermé, alimenté au bois, chauffera la chambre à des températures extrêmes : nous aurons trop chaud la nuit. Il nous faut aussi préparer le matériel pour le lendemain : le grand jour !
 
La base est tenue par un couple de russe : Nikita et Natasha Bentcharov.  Natasha parle parfaitement le français et transmet sa passion de notre langue aux enfants de ce village de pêcheurs. Le coucher de soleil sur le Rocher Bourkhan, « Demeure de Dieu de Baïkal » et la visite du port du village avec ses bateaux complètement pris dans les glaces, nous dégourdirons les jambes. Le soir un groupe de plongeurs soviétiques dinera avec nous, les visages émerveillés par leur journée. La nourriture de base reste bien sûr le poisson, principalement  l’omoul (Coregonus migratorius) qui est un cousin de nos lavarets et qui est accommodé à toutes les sauces : cru, en sauce, frit, séché, en salade…un régal…pour ceux qui aiment le poisson.
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