La plongée
Une série de plongée sur épave est prévue au centre Azur Plongée en ce début octobre 2009. La fenêtre météo de cette période permet de visiter les épaves de la région et de progresser jusqu'aux trois chiffres et donc de visiter l'épave du Bananier en cours d'identification formelle.... Joël qui gère le centre à côté de son épouse Véronique, propose donc le Heinkell 111, le Gapeau, le Junker 88 de Cassis, le Sally of New York et bien d'autre. Le bateau rapide semi rigide permet des déplacements rapides et confortables. Ce matin toute l'équipe est fébrile car Joël parle de plonger sur le Guyane... J'ai entendu parler de cette épave il y a maintenant presque dix ans et à chaque fois les conditions ou les hommes n'étaient pas prêts.
Alex et moi sommes arrivés la veille et avons rejoint une partie du team EXTREMEDIVE. Jean-Louis, François et Philippe sont là. Quinze jours auparavant une expédition était organisée en Tunisie sur les épaves profondes, ce qui explique qu'aujourd'hui le nombre de participants est pour le moins restreints... Nous préparons nos machines pour les recyclos et les bi pour Jean-Louis et Alex. A 9 heures 30, le bateau part lourdement chargé car deux plongeurs belges en circuit fermé et deux plongeurs originaires du massif central, en circuit ouvert nous ont rejoints. Direction la baie de Carqueiranne où l'épave du Guyane nous attend !! Les discussions vont bon train et Joël qui ne connait pas l'épave nous promet une mer digne du lac d'Annecy (quand il n'y a pas de vent !!!!). Une heure plus tard nous sommes sur zone et l'écho du monstre apparait sur l'écran du sondeur : ENORME !!!!
La descente est longue, le bout descend droit dans le bleu, du pur bonheur. Au fond la luminosité a changé et le noir de la nuit a fait place au bleu de notre chère Méditerranée. Les filets sont partout mais la masse métallique, légèrement incliné sur le côté tribord est magnifique, les coursives, les bites d'amarrage, le mat de charge et la structure générale sont en super état. Nous nous suivons et découvrons le monstre. Nous sommes sur l'arrière du navire et faisons le tour de la tourelle d'abord par le point bas, vers 105 mètres, sans aller voir le sable qui semble à une petite dizaine de mètre plus bas. Sur cette plateforme le canon est recouvert d'un amas de filets. Envoutante ambiance !! Alors que nous rejoignons le bout car le délai que nous nous sommes imparti (vingt minutes au fond, descente comprise) touche à sa fin, Joël et Philippe vont faire un tour un peu plus en avant, occasionnant ainsi une série d'images intéressantes. Ils rejoindront le bout quatre minutes après nous.
La longue remontée commence et ce n'est que 120 minutes après avoir quitté le fond que nous rejoindrons la surface. Le souvenir de l'épave reste marqué par sa grosseur et la beauté de la faune et de la flore qui s'y sont installées. Les couleurs sont à couper le souffle et la vision de ce mat de charge pointant vers le bleu du ciel entouré de myriade de poissons est tout à fait entêtante.
Pour la première plongée profonde en mer d'Alex, se fut un beau baptême en sachant que quasiment dix ans se sont écoulés entre le moment où j'ai entendu parler pour la première fois du Guyane, à un stage Trimix au Brigantin de la Tour Fondue avec Jean-Pierre Imbert et aujourd'hui...