L'histoire est bien rodée maintenant : c'est Manu qui organise le weekend plongée sur Marseille, histoire de changer un peu. La rade et ses alentours promettent de belles immersions. Nous sommes attendus chez Atoll Plongée à la Pointe Rouge. Anne et Marius, les responsables du club, sont tous deux plongeurs recycleurs sur rEvo et accueillent donc nos drôles de machine les bras ouverts. La structure possède cinq bateaux, une salle de gonflage impressionnante ainsi que la possibilité de se loger et de se restaurer sur place. Bref, une organisation sans faille et surtout, bien rodée !!! Alex et moi arrivons le jeudi soir. Certains sont déjà repartis et ont fait une belle série de plongées ! En revanche Manu a écourté son séjour en raison d'une luxation de l'épaule en glissant sur le bateau... plus de peur que de mal.... quoi que...
Nous rejoignons Philippe et Georges qui arrivent eux aussi de contrées éloignées... Le jeudi matin le rendez vous pour le petit déjeuné est à 7 heures 15... dur dur … celui pour le départ du club à 8 heures... Le bateau quant à lui part à 9 ! Joël et Jacques nous rejoignent sur le quai. La mer est belle il fait chaud ! Mieux serait insupportable ! Le bateau, puissamment armé est rapidement sur zone. La descente est longue car il y a du courant et le bout est loin d'être vertical ! En arrivant sur l'épave un nuage de poissons nous cache la vision du remorqueur : c'est impressionnant. Une fois dessus la silhouette est facilement reconnaissable. Les deux roues à aubes se dessinent très nettement et caractérisent ce remorqueur coulé en 1919. Les filets qui ont longtemps entourés de leurs voiles mystérieux l’épave, ne sont plus entre deux eaux mais posés et ne sont donc plus aussi dangereux qu'avant. L'étrave, très fine, pour un bateau de ce type, est recouverte par l'un d'entre eux : magnifique ! Le tour complet est rapide puisque les dimensions sont modestes : une trentaine de mètres de long par un peu plus de 5 mètres de large. Nous prenons notre temps. Nous décollerons tous ensemble après plus de vingt minutes au fond. Nous ferrons surface après deux heures d’immersion. Les sourires sur les visages en disent long... Il ne faut pas être nombreux sur cette épave pour bien l'apprécier, quatre doit être le bon chiffre ...
 
Il est certain que la rade de Marseille réserve pas mal de surprise quant à ses fonds… pas mal d’épaves peu plongées et des tombants magnifiques, où il est possible de se réfugier en cas de mauvais temps…
 
Nous reviendrons, c’est sûr !!
Biblio :
Bien évidement : « Naufrages en Provence Corse et Ligurie, Fascicule N°20 : Epave déraisonnable » de Anne et Jean-Pierre Joncheray, Evelyne et Cédric Verdier » édité par les cahiers d’archéologie subaquatique.
On trouve à la page 1137 du fascicule N°18 des informations complémentaires et des images.
Septembre 2011
Le Lagoubran
UN PEU D'HISTOIRE
 
Le bateau
Le Lagoubran, est un remorqueur de la Marine Nationale, d'une série, qui par tradition, portait des noms des quartiers de Toulon. Long de 28 mètres et large de 5.20 mètres, il était mû par un appareil moteur de 220 chevaux en allure libre, et était capable de remorquer un chaland, aux extrémités carrées, de 18,5 m2 de surface immergé à 165 chevaux de puissance. L'antique machine qui emmagasinait 6500 litres d'eau, tournait à 42 t:mn et entrainait des roues de 4,20 m de diamètre, à dix pales de 1,32 m x 0,45 m de surface.
Somme toute le Lagoubran était une petite unité (104 tx), de faible tirant d'eau, grâce à ses roues.
Le 28 février 1888, la Commission d'Essai concluait à la bonne marche de cette unité, construite à Nantes deux ans auparavant, selon les plans de M. Gauthier.
Livré à Toulon, le Lagoubran, comme ses semblables, tel le Mourillon, passa plus de trente ans à remorquer cuirassés ou torpilleurs, à déplacer des corps morts, à trainer des chalands. En novembre 1909, même, il participa au transfert de l'énorme "île aux torpilles" bâtiment en béton construit en cale sèche, remorqués près du cap de Brégançon, et coulé par petit fond pour servir de support à une base de lancement de torpilles.
Le naufrage
Le Lagoubran était chargé du relevage des filets à mines mouillés devant le port de Marseille. Ce travail délicat était effectué par une équipe de la défense de Toulon, sous la direction de l'officier des équipages de la D.F. Layet. Le Lagoubran devait effectuer cette mission d'urgence et faire sauter les mines en draguant les filets et recueillir ensuite ce qui resterait. Le 3 mars, ces opérations s'étant poursuivies depuis novembre 1918 sans incident, la ligne Caveau-Planier était totalement dégagée, ainsi que 4500 mètres de la ligne Planier-Riou. Il ne restait plus à relever que  1500 mètres de filets minés.
Le 3 mars donc, les remorqueurs Pioche et Coccinelle aperçoivent un paquet de filets en dérive à un demi-mille de Planier. Le 5, le Lagoubran relève un élément de filet de 100 mètres et fait exploser une mine. Le lendemain matin, il reprend l'opération. Il relève un premier élément et fait sauter deux mines. A midi il a à bord la jonction de deux éléments que ses hommes démaillent. A 13 heures, après le déjeuner, une mine est aperçue à 1,50 mètre seulement du bord. On travaile pour l'embarquer lorsqu'elle explose soudainement, détruisant tout l'avant du bateau et tuant huit hommes. Le patron Procarti fait immédiatement mettre le youyou à l'eau et prendre les survivants. Le deuxième maître torpilleur Gallia, grièvement blessé a été projeté au loin. La Pioche, occcupée à draguer tout près de là, "accourt" et recuielle 14 rescapés, dont quatre blessés. Trois minutes après l'explosion le Lagoubran sombre. L'infortuné Gallia, accroché à des débris flottants, est égalemlent sauvé, mais il meurt en arrivant à l'hôpital.
 
L'épave repose par 67 mètres de fond, droit sur sa quille, couverte d'une nuée de castagnoles qui en limitent la visibilité.Elle est située à égal distance de l'île de Maïre, du cap Caveau et de l'île de Planier. Les congres qui ont colonisé le bateau sont impressionnants par leur taille !
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