Nous sommes dans l’eau, tout est en ordre, petit signe de tête et c’est parti !! Après notre arrêt de contrôle à 6 mètres, Jérôme partira le premier, suivi à deux minutes de Bernard et moi. La longue descente commence. Le froid et l’obscurité se font sentir. L’eau semble claire. Nous rattrapons Jérôme qui semble arrêté. Mais que fait-il ??? Il doit avoir un problème… et maintenant il éclaire à droite dans le noir ?!?!? Nous arrivons à sa hauteur, je jette un œil à droite et je vois… la queue de l’avion… surpris je regarde mon ordinateur. Oui, ça y est nous sommes déjà arrivé !!! Bon, je mets en place les flashs, Bernard commence à filmer. Jérôme va nous faire l’éclairage avec sa parabole monté sur son HID. L’héliox est fantastique, les inscriptions sur les ailes sont parfaitement lisibles et la lucidité est impressionnante. J’ai 170 bars d’O2 et plus de 200 bars de diluant : tout va bien. Nous restons quelques instants sur la queue pour faire des images. La croix est toujours aussi impressionnante. Nous descendons ensuite tranquillement sur l’aile gauche, passage de l’autre côte de l’aile, retour vers le cockpit. Pour ma part j’ai du mal à faire la mise au point, il fait noir dès que l’éclairagiste s’éloigne de moi. Bon c’est sûr Bernard aura, lui, de la lumière… Quand je remonte un peu sur l’empennage, Jérôme passe derrière, ce qui fait un contre jour magnifique. Nous remontons ensuite sur l’empennage arrière où nous restons encore un peu subjugués par cette trace de l’histoire toujours bien en place…Cette fois, j’ai beaucoup de lumière, alors j’en profite. Je ne me rends pas compte que je suis seul et que mes deux compères ont déjà attaqué leur remontée. Nous avions établi de quitter le fond à 16 minutes pour ne pas trop avoir de paliers à faire… mais nous avons un peu trainé et je quitte la vue de l’avion à 25 minutes !!!! Un coup d’œil à mes manos m’indique que tout va bien. Je n'ai plus beaucoup de diluant, il faudra veiller à ne pas avoir besoin de redescendre et surtout ne pas avoir à purger la boucle.... Mon premier palier est à 83 mètres et le temps total de la remontée, que je relis plusieurs fois tellement il me semble monstrueux, est de 3 heures 47 !!! Je serais seul toute la longue remontée car Jérôme et Bernard sont trois mètres au dessus. On entend distinctement le moteur du bateau en surface qui tourne. Le vent à dû se lever… Les arrêts de trois mètres en trois mètres s’égrainent lentement, une minute, par ci, une minutes par là…Cette fois j’ai allumé mon chauffage dès le départ mais il y a bientôt une heure que nous sommes parti… je commence à me refroidir, jusqu’à claquer des dents et frissonner… Je sais qu’une seconde batterie m’attend plus haut, mais pas à 40 mètres, comme la dernière fois, mais à 25… Il va falloir attendre… Quand je la récupère c’est le soulagement. Plus haut j’entends Bernard qui parle et rigole dans son DSV...plus qu’une heure !! L’ordinateur m’indique un TTS de 3 heures 30…. L’eau se réchauffe à 15 mètres, et finalement je ferais surface en 3 heures 20… 200 minutes : un compte rond… les dix minutes restantes je les ferais en surface….Bernard qui utilise un TX sortira en 2 heures 45 et Jérôme en 3 heures. Alex, en surface a pris des couleurs et a trouver le temps long… c’est sûr !!
Nous avons tous les trois le sourire jusqu’aux oreilles tellement la plongée a été magnifique, la visibilité superbe, le temps au fond important et le fait qu’à chaque plongée sur cet avion nous voyons des chose que nous n’avons pas vu les fois précédentes. Nous échangeons nos visions de la plongée en cassant une croûte au pied de la falaise du château de Chindrieux sous un soleil bien chaud. Alex, qui a pris goût au manœuvre, remorquera Jérôme au port pour essayer de le faire démarrer avec des câbles. Il faudra deux minutes à Bernard pour faire rugir le Yamaha quatre temps de notre éclairagiste… Quand au retour avec notre 9 CV, il sera rapide… le bateau de Jérôme nous y aidera…