octobre 2010
Après plusieurs plongées avec Philippe pour bien assurer le bout, voici le temps d'une petite visite de mise en jambe pour les potes suisses. C'est Nico qui nous délecte d'un petit CR...
Octobre 2010 : hélvétique !!
Le jeu de l’avion
 
Parmi les possesseurs de rEvo dans la famille d’ICNDT (ndlr. International Chuck Norris Divers Team), il y a deux écoles. Celle qui prône le changement de machine chaque six mois et celle qui, contre vents et marées, reste fidèle à son modèle d’avant-guerre.
Au vu de la récente plongée sur le FW58C, force est de constater que la première possède quelques avantages sur la seconde... Démonstration.
Les 9h n’ont pas encore sonné en ce samedi 30 octobre que les pneus de deux véhicules aux plaques genevoises crissent devant l’entrée du port du Bourget du Lac. Le Blache est déjà là, en grande discussion avec Philippe Cathiard. Le sourcil arqué, il jette un oeil sur sa montre mécanique alors que Stéphane, Patrick et Nico extirpent leurs carcasses athlétiques de leurs bolides. “P’tain con! On peut même pas les engueuler, ces Suisses. Ils sont à l’heure.”
Ce n’est pas parce que les banques de la Bahnhofstrasse ont failli à leur réputation que les autres composantes du mythe helvétique doivent disparaître pour autant. Pourtant, ce ne fut pas faute d’essayer. Car les GPS et Patrick ne forment définitivement pas le couple de l’année. Glissons...
 
Au programme, cette épave avec laquelle Jean-Marc fait saliver le groupe depuis belle lurette. Scrutant le ciel et écourtant les salamalecs, Philippe avertit: “Si on veut passer entre les gouttes, il ne faut pas traîner. Je ne crains pas la pluie, mais le vent, c’est une autre histoire.”
Du coup, tout le monde s’active. Stéphane et Nico ont leurs Sentinels déjà prêts à l’emploi, Patrick tente de ne pas rayer son rEvo flambant neuf et Blache, qui plonge sur l’avion comme d’autres sur “le France”, est serein. Pour le moment du moins...
En guise d’invité, Stéphane Rasse nous accompagnera en Inspi.
 
Les recycleurs sont embarqués et les run-time transmis au chef Cathiard qui vérifie dans la foulée l’expérience de chacun.“Alles in Ordnung.”
A la barre, Laurent lance le moteur. “Haro sur le Dodet!”  La légère bruine ne résiste pas au dégivreur virtuel du bateau de Savoie-Plongée.
40 minutes sont nécessaires pour arriver sur le site, déjà balisé grâce aux efforts d’un certain fan de rugby grenoblois. Briefing serré du capitaine: “Le niveau du lac est un peu bas. C’est pas dit que vous trouviez les 110...” Au-delà de la plaisanterie, Philippe se fait plus sérieux: “Je vous conseille de ne pas traîner durant la descente. Le bout est placé juste derrière la queue, qui commence dans la zone des 90. Et si vous pouvez éviter de vous écraser dessus, ce serait pas mal. La structure tubulaire du fuselage est fragile. A partir de 80, pensez à ralentir.”
Question sécurité, il ne rigole plus du tout. “Des bruits courent sur un projet visant à renflouer l’épave. Mais je peux vous assurer qu’elle sera encore là pour un bout de temps. Si vous avez le moindre doute ou si quelque chose coince, ne forcez pas votre chance. Vous aurez l’opportunité de revenir. Je veux zéro accroc!”
 
Les palanquées sont formées. Jean-Marc fera office de guide, serré de près par Patrick. Nico et les deux Stéphane leur emboîteront les palmes. Et d’avoir une petite pensée pour les absents du jour: Mike, Julien et Alex.
Bascule arrière, mise à l’eau. L’occasion, pour un Sentineleux dont nous tairons le nom, de tester la solidité d’un dévidoir Kent Tooling. Lequel s’avère au final presque aussi résistant que les poils de la barbe de Chuck Norris.
Tout le monde se retrouve à la bouée et s’immerge pour le “bubble check” à 6 mètres. Qui se prolonge. Parce qu’un recycleur qui affiche 1352 ans au rEvodream, ça commence à montrer des signes de fatigue. De fait, Jean-Marc entend un gargouillis suspect dans son faux-poumon. Avec circonspection, il manipule sa BOV durant de longues secondes, jette à son binôme des regards dubitatifs et cogite sec sous sa cagoule avant de se décider! “Que trépasse si je faiblis: feu!”
Le petit groupe s’enfonce vers les abysses, dans une configuration qui n’a toutefois pas encore la cohésion d’une escadrille de Stukas en piqué.
A quinze mètres, le passage de la thermocline est plutôt vivifiant. La visibilité s’améliore progressivement. La zone de 80 approche et les aérofreins sont sortis. L’empennage apparaît dans le faisceau des torches. Le détendeur de son bail-out fond en main - “dans le doute, on n’est jamais trop prudent à plus de 100 mètres” - Blache glisse le long du fuselage et survole les ailes, désignant au passage l’antenne, le cockpit et diverses inscriptions aux consonances germaniques.
La croix de la Luftwaffe n’est pas aussi visible que le Swastika de sinistre mémoire.
 
Selon la planification, le premier à atteindre les 100 minutes de TTS doit donner le signal de remontée. Allez comprendre pourquoi, certains se prennent à médire sur les effets collatéraux de l’usage de l’heliox... Pas de souci cependant. Le but de la plongée était clairement défini dès le départ: permettre aux trois Suisses de prendre la mesure du Focke Wulf afin de préparer sereinement les expéditions futures.
 
Est-ce dû à l’excitation de leur première immersion sur ce site, toujours est-il que Stéphane, Patrick et Nico ne sentent guère le froid malgré les 4 degrés de température. Pour le local de l’étape, l’histoire est différente. En dépit de son chauffage central électrique, ses extrémités se gangrènent à vue d’oeil. JMB est en train de faire l’expérience physiologique des lois de la thermodynamique. En langage sous-marin, sa définition de la notion d’entropie se traduit par un «p’tain j’me les caille» qu’on comprend fort distinctement!
A la barre de palier que tout le monde finit par rejoindre selon son protocole de décompression, les longues minutes d’attente permettent de découvrir quelques comportements symptomatiques. Sans doute influencé par le côté teutonique de l’aventure du jour, Patrick joue les «Panzer General», bousculant tout sur son passage. On tente bien de lui dire qu’il confond Wehrmacht et Luftwaffe, rien n’y fait. Pour sa part, Blache essaye de faire d’une pierre deux coups en tapotant convulsivement l’un de ses rEvodream qui a rendu l’âme. Espérant vainement le ranimer, il en profite pour brûler deux calories et gagner un millième de degré de température corporelle. Devant ce spectacle acrobatique et se comprenant au détour  d’un bref regard, Stéphane et Nico se disent que décidément, l’électronique embarquée du Sentinel a beaucoup d’avantages…
 
Alors Jean-Marc, c’est pour quand ton nouveau rEvo?
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