Nous voila parti, les premiers mètres dans la touille passés nous trouvons de l’eau super claire et passons le premier siphon ((40 m, -6 m), le courant est là et nous avançons tranquillement. Le second (40 m, -9 m) puis le troisième siphon (50 m, -7 m) s’enchaînent dans un paysage varié, le parterre est tantôt du sable, tantôt de la glaise et la roche est très sculptée : un régal pour les yeux. Quand nous faisons surface nous retrouvons le plafond qui est rouge, une vraie cathédrale ! Le courant du ressaut dans le S4 (5 m, -5 m) arrête notre progression, Bernard quitte ses palmes pour le passer ainsi qu’un de ses blocs. C’est ici que je laisse mon appareil, je ferais les images au retour en espérant que l’eau soit aussi claire qu’à l’allée. Nous mettons un moment à passer cette cascade et nous voici devant l’étroiture, Bernard hésite, je passe donc devant pour voir. En fait pas de souci il suffit de suivre la corde d’Ariane (plus grosse que le fil du même nom !!). Nous continuons notre balade et arrivons après avoir passé le S5 (45 m, -6 m) au sommet du puit du S6. Une plateforme nous rappelle les expéditions précédentes. Elle se trouve à 283 de mètres de la vasque de départ. Bernard part en premier, l’étroiture, à -25, est passée sans souci. Je me souviens très bien de cette sensation oppressante de descente dans un couloir à partir de 30 mètres mais l’héliox m’ouvre les yeux et c’est une plongée toute différente que je fais aujourd’hui, le couloir est plus large que dans mon souvenir, clair il s’allume sous nos phares et tout devient très lumineux. C’est magnifique, la roche est vraiment belle, ça remonte un peu, ça tourne à gauche, le boyau est plus petit, puis un peu plus gros et enfin nous arrivons vers 53 mètres au sommet du puits. Bernard se stabilise et nos faisceaux nous permettent de voir plus bas… ah l’appel du vide. Nous ne sommes pas équipé pour aller plus loin. Nous sommes à un peu plus de 400 mètres de la vasque de départ. Les Xavier Meniscus, Bertrand Léger, Pascal Bernabé, Frédéric Poggia, Pierre Rouset ou encore Jean-Louis Camus sont vraiment des plongeurs hors du commun. Nous faisons donc demi tour et vers 30 mètres mes premiers paliers me permettent de contempler la cavité. Je commence à avoir froid, pourtant l’eau est à 12° bien plus chaude que celle de nos lacs qui, au fond, est à 5°. Je n’ai pas pris le chauffage. Nous nous retrouvons en surface, sous la plateforme, ravis !! Tranquillement nous faisons le chemin inverse, cette fois l’étroiture et la cascade sont passées sans souci, nous retrouvons notre matériel et pouvons commencer notre série d’images. L’eau n’est pas aussi claire qu’à l’allée mais je ne me sentais pas de prendre le boîtier jusqu’au bout. Je préfère profiter de la plongée plutôt que de la faire à travers le viseur de mon appareil.